Entre le 1er novembre 2016 et le 31 mars 2017, 462 111 demandes d’hébergement ont été effectuées au 115 par 71 359 personnes différentes, soit + 4 % entre les deux hivers, détaille le baromètre de la Fnars. Elles concernent particulièrement les jeunes de 18–24 ans (+ 12 %), les familles (+ 12 %) et les hommes seuls (+ 6 %). En un an, les demandes d’hébergement des jeunes de 18–24 ans ont augmenté de 16 %. Au total, 72 344 demandes ont été effectuées par ce public (soit 16 % des demandes totales). La hausse des demandes des 18–24 ans "illustre la précarité de cette population, confrontée aux difficultés d’accès aux minima sociaux et au déficit d’articulation entre le droit commun et les services de protection de l’enfance, ainsi que ceux de la protection judiciaire de la jeunesse pour prévenir les ruptures de parcours", précise la Fnars.
Si le taux d’attribution s’améliore légèrement (45 % contre 43 % l’an passé), 48 % du public (34 482 personnes) n’a jamais été hébergé, correspondant à une hausse de 10 % sur un an. L’absence de places disponibles reste le principal motif de non attribution (68 % des cas). En un an, les séjours d’une nuit ont augmenté de 11 %, correspondant à 57 % des attributions totales. "À la précarité de l’offre s’ajoute donc la discontinuité de la réponse, contraignant les personnes à renouveler leur demande", ajoute la Fnars, pour qui ces résultats "révèlent une forte pratique de l’alternance de l’aide et une difficulté à appliquer le principe de continuité dans les territoires dans un contexte de saturation des dispositifs et de massification de la demande".
Les demandes en légère baisse à Paris
D’autres indicateurs témoignent de la dégradation de la situation sociale des personnes, selon la Fnars : augmentation des attributions vers les structures hivernales (+ 6,5 %), notamment dans 23 départements (Vienne, Morbihan, Bouches-du-Rhône, Calvados, etc.), et explosion du recours à l’hôtel (+ 25 %), dans 22 départements du baromètre (Finistère, Ille-et-Vilaine, Var, etc.). Des résultats qui interrogent la Fnars sur "les effets du plan de réduction des nuitées hôtelières en période hivernale, dans un contexte d’augmentation de la demande". Une situation particulièrement critique pour les hommes seuls, dont le nombre de non-attributions a augmenté de 9 % et la moitié d’entre-eux n’ont jamais été hébergés suite à une demande au 115.
A Paris, les demandes ont augmenté de 4 % le jour (91 143 demandes) et diminué de 17 % la nuit (28 215 demandes), soit une légère baisse globale de 2 %, entre les deux hivers (121 358 demandes), "en partie liée au non recours au 115 des personnes isolées". Celui de 2017 est marqué par une forte augmentation des demandes des familles (+ 25 % en un an), mais également par la hausse des personnes sollicitant pour la première fois le 115 de la capitale (+ 5,5 %). 64 % des demandes faites n’ont pas donné lieu à un hébergement, contre 57 % l’hiver dernier. Entre les deux hivers, les demandes non pourvues (DNP) ont augmenté de 21 %. En une année, le nombre de DNP faute de places disponibles a augmenté de 68 % pour les familles (+ 37 % pour les couples sans enfant et - 13 % pour les femmes seules et les hommes isolés), soit 53 % des demandes totales enregistrées pour ce public au 115 de Paris. Le recours à l’hôtel représente 85 % du volume des nuitées attribuées. Face à cette situation, la Fnars "appelle à une mobilisation nationale en faveur d’un accès direct au logement des personnes sans domicile avec un accompagnement adapté à leurs besoins".