Le projet de mise en vente de maisons à 1 euro avance bon train à Roubaix. Au terme d’une étude menée par la SPLA "La fabrique des quartiers", la mairie dispose des informations nécessaires sur la faisabilité de l’opération, inspirée d’une pratique en vigueur depuis quelques années à Liverpool, en Angleterre.
Le principal obstacle à lever a été l’interdiction pour une collectivité de vendre un bien public moins cher qu’elle ne l’a acheté. L’étude a permis de bâtir une argumentation sur les recettes qui résulteront de la cession des immeubles concernés : fin des dépenses de maintien en sécurité, retour à la perception d’impôts locaux et plus globalement, amélioration du cadre de vie environnant.
Une vingtaine de biens vacants seront commercialisés à partir de février prochain sur un site internet dédié, assure la mairie. D’une superficie allant de 90 à 180 m2, situés dans tous les quartiers de Roubaix, ils appartiennent à la Ville, à la MEL ou à des bailleurs sociaux. Les acheteurs devront être des ménages*, primo-accédants, dont la composition correspond à la taille de la maison visée. Ils devront réaliser dans un délai d’un an un montant déterminé de travaux (que la mairie doit encore fixer pour chaque maison, entre 40 000 et 100 000 €).
Ils s’engageront aussi à habiter les lieux pendant six ans, sauf cas de force majeure. Lors des transactions qui pourront survenir passé ce délai, des clauses de retour à bonne fortune permettront à l’organisme public, propriétaire initial, de récupérer une partie des plus-values. Le dispositif sera géré par "La fabrique des quartiers".
Cet automne, les divers partenaires concernés (Ville, Métropole de Lille, Région et peut-être ANRU) doivent se mettre d’accord sur le partage des dépenses liées à la mise à disposition des biens. Si l’expérimentation sur vingt logements est probante, la suite pourrait être de grande ampleur. 4 000 maisons sont actuellement vacantes à Roubaix. La Région Hauts-de-France regarde aussi l’affaire avec attention et pourrait un jour appliquer le modèle sur toute une partie de son territoire.
(*) Les services municipaux ont déjà dû éconduire des personnages qui se disaient prêts à acheter quinze maisons à 1 euro.