Il y a un an, dans la foulée d’un Atelier projet urbain du ministère de la Cohésion des territoires, Traits urbains soulignait la capacité de Berlin à modifier de grands projets pour prendre en compte le point de vue des habitants.
A deux mille kilomètres de là et un an après, c’est de nouveau un Atelier projet urbain qui nous fait prendre conscience du retard français en matière de participation citoyenne. A Madrid, celle-ci commence dès les prémices du projet. Nombre d’outils ont été développés en quelques années (1) dans la capitale espagnole, dont la plateforme "Decide Madrid", qui compte 400 000 utilisateurs. Bien entendu, "le succès" de telles méthodes "dépend de la pertinence des décisions que l’on prend" à l’issue du processus, souligne Pablo Soto Bravo, adjoint à la participation citoyenne, la transparence et la gouvernance ouverte. Car c’est bien dans l’action que veut se situer cette équipe.
On apprécie également la simplicité de la maire Manuela Carmena, ancienne magistrate issue du mouvement des Indignés, qui, du haut de ses 74 ans et auréolée d’une carrière prestigieuse, évite de se placer en position d’autorité vis-à-vis de ses concitoyens. Chez elle, l’horizontalité n’est pas qu’un argument de campagne. En France, nombre d’élu.e.s pourraient s’inspirer et de la méthode, et de l’attitude.
Marie-Christine Vatov, rédactrice en chef
(1) Nous rendrons compte de l’expérience madrilène dans le numéro 101 de Traits urbains. Un premier article est à lire sur www.innovapresse.com, rubrique "projets urbains".