"Les acteurs de la ville devaient être de bons perspectivistes, ils doivent devenir des prospectivistes", analysait Franck Boutté, Grand Prix de l’urbanisme 2022, en ouverture du 22ème Forum des Projets Urbains (FPU), le 14 novembre. Une capacité d’anticipation cruciale pour programmer aujourd’hui les opérations qui après-demain contribueront à atténuer les effets du dérèglement climatique.
"Nous avons devant nous le chantier de l’acculturation", ajoutait en clôture du FPU Anne Fraisse, pilote de la feuille de route nationale pour la décarbonation de la filière aménagement. Les projets les plus récents – dont nous donnons un échantillon dans notre dossier "Nouveaux modes constructifs" (p. 18 et suivantes) – donnent à voir des formes urbaines et architecturales allant dans le sens d’une densité "acceptable" et d’une meilleure adaptabilité à l’évolution des modes de vie.
Ces visions de demain s’entrechoquent avec de lourds enjeux tels que le vieillissement de la population (cf. p. 42, les évolutions de l’habitat seniors) ou l’état critique d’une partie des centres anciens (cf. p.50, la lutte contre l’insalubrité à Marseille)… Les acteurs urbains parviendront-ils à concilier les impératifs d’anticipation, d’acculturation et de réparation ? C’est ce que nous leur souhaitons pour l’année 2023 et les suivantes. Pour sa part Traits urbains s’attachera à poursuivra sa description lucide du réel et son ouverture vers des futurs désirables.