L'Anru "entre en phase de déploiement du NPNRU"

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L’Anru "entre dans la phase de déploiement du NPNRU", indique son directeur général, Nicolas Grivel, à l’occasion du Simi, le 6 décembre, remplaçant au pied levé Olivier Klein, le nouveau président  (cf. UI n°2045). Quelques semaines après le discours d’Emmanuel Macron qui indiquait vouloir lancer un "plan de bataille" pour la politique de la ville (cf. UI n°2042), l’Agence est sereine. "Nous attendons les propositions du président de la République fin février 2018. On s’inscrira dans cette dynamique, […] d’autant plus qu’on nous en donne les moyens", se félicite Nicolas Grivel. Et pour cause, l’engagement présidentiel de doubler l’enveloppe allouée au NPNRU, la portant à 10 Md€, a été confirmé lors de l’examen en première lecture du PLF pour 2018. Le financement des 5 Md€ supplémentaires n’est pas encore bouclé : l’Etat apportera 1 Md€ ; Action Logement, conformément au protocole de convention signé fin novembre, financera 2 Md€ supplémentaires* ; et les bailleurs sociaux "devraient contribuer à hauteur de 2 Md€" également. Reste que ces derniers, du fait du bras de fer qui les oppose au gouvernement sur la baisse des APL, ont interrompu les discussions sur ce sujet. Mais "ces 10 Md€ sont sûrs, ils sont votés. On aura cette capacité d’investissement sur le programme", assure le DG. L’Anru devra par la suite décider, début 2018, comment elle alloue ces nouvelles ressources, et notamment comment elle les répartit entre projets nationaux et projets régionaux. Sur le terrain, seules cinq conventions ont été signées, mais "cela va se démultiplier dans les prochaines semaines et les prochains mois", suivant la "même temporalité que les protocoles" qui eux, sont presque tous signés, selon le DG.
L’Anru entend également développer son activité de co-investissement. Un "métier totalement nouveau", qui lui permet "d’investir en fonds propres, aux côtés de la CDC et d’investisseurs privés", pour accompagner des projets dans les QPV. Sur ces territoires, "il est parfois difficile [pour le privé] de prendre ces décisions d’investir, d’où le partage du risque – et de la rentabilité". Trois premières opérations de co-investissement ont été concrétisées cette année, à Marseille (2 800 m2 de bureaux en blanc), Calais (résidence service seniors de 115 logements) et Lille (prise de participation dans le centre commercial Lillenium, dont la première pierre doit être posée ce 13 décembre). Des "opérations qui vont transformer profondément ces quartiers, en remettant de l’activité et de l’investissement", affirme Nicolas Grivel, précisant qu’"entre 50 et 100 sont en études". "L’attelage Etat-investisseurs privés rassure les banquiers", et le recours à la dette atteint 50 à 60 %, explique pour sa part Catherine Bertone, directrice du Fonds de co-investissement. Ce dernier a dépensé "un peu moins de 10 % de [son] enveloppe de 200 M€" de fonds propres, qui devrait "permettre, à terme, de développer 1 Md€ d’actifs sur une quinzaine d’années", note-t-elle. L’Anru espère par ce biais "banaliser l’investissement privé dans les QPV", fait valoir Nicolas Grivel.
Par ailleurs, interrogé sur la création de l’Agence nationale des territoires (cf. p. 2), qui fait craindre à certains une disparition de l’Anru, le DG esquive : "les contours et les modalités de l’Agence seront concrétisés dans les prochaines semaines. […] Il est trop tôt pour apporter des éléments de réponse sur ce sujet. Ce qui est certain, c’est que la capacité et les moyens d’actions seront dans la continuité pour les quartiers".

*Action Logement finance déjà 93 % des 5 Md€ prévus initialement.

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