Anne Hidalgo veut en finir avec le "tout voiture"

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On entend déjà les associations d’automobilistes crier haro. Avec, à leurs côtés, la présidente (LR) de Région, Valérie Pécresse. Lors de ses vœux aux élus parisiens, vendredi 6 janvier, Anne Hidalgo, maire (PS) de Paris, a présenté sa "politique assumée" de diminution du trafic automobile. Rappelant en premier lieu qu’à partir du 15 janvier, la capitale deviendra la première zone à circulation restreinte de France avec la mise en place des certificats qualité de l’air, l’élue a dévoilé les projets de transformation que sa majorité réserve à certains quartiers parisiens. Avec pour fil rouge : toujours moins de voiture et plus de mobilités douces.
Dans la ligne de mire de l’exécutif parisien, le réaménagement des quais hauts rive droite et de la rue de Rivoli. Dans les colonnes du Journal du dimanche (du 8 janvier), la maire et son adjoint aux transports, Christophe Najdovski, ont détaillé leur plan, qui tient en deux mesures : la création d’une ligne de transport électrique en commun à haut niveau de transport sur les quais et l’aménagement d’une piste cyclable à double-sens sur la rue. Anne Hidalgo a prévenu les élus : "2017 sera l’année du vélo". L’objectif : diviser par deux la place de la voiture, et réduire de façon substantielle les niveaux de bruits et de pollution.
Dans le détail, le tram-bus électrique, sur les quais, suivra le tracé de l’actuelle ligne de bus 72, du Pont de Saint-Cloud à l’Hôtel de Ville, prolongé jusqu’à la gare de Lyon. Puis, il continuera jusqu’à Bercy, pour atteindre, à terme, les futures gares du Grand Paris Express du proche Val-de-Marne. Un transport léger, sans rail ni caténaire, qui aura ses propres voies, avec des véhicules de 18 à 24 m de long. "La concertation et les études de préfiguration se tiendront en 2017, pour une mise en œuvre progressive à partir de 2018. Nous sommes en mesure d’aller vite, car il s’agit d’aménagements légers. Ils sont aussi peu coûteux pour le contribuable : nous avons budgété 35 M€ de travaux sur cette mandature", explique Christophe Najdovski.
Anne Hidalgo ambitionne de redonner à la rue de Rivoli "toute son attractivité, en faire un axe sur lequel on a plaisir à se promener, à flâner, à faire du shopping". La piste cyclable doit relier, dès cette année, la place de la Concorde à la place de la Bastille. 
L’équipe socialiste ne compte pas en rester là. Dans le cadre de son Plan vélo 2015–2020, qui prévoit un doublement des surfaces cyclables, elle prévoit également d’ouvrir un accès cyclable par les berges de Seine dans le 16e arrondissement et étendre le réseau Vélib’ à l’échelle métropolitaine. En outre, il s’agira de "rendre aux piétons" la place du Carrousel du Louvre, actuellement ouverte aux automobilistes, qui passent par les Guichets de la rue de Rivoli et du quai François Mitterrand. "Cette circulation automobile au cœur de l’un des joyaux du patrimoine parisien est un héritage de l’époque du 'tout voiture’ : c’est aujourd’hui devenu un non sens et il convient d’y mettre un terme", défend l’élue. Selon ses plans, seuls les piétons, vélos, transports en commun et taxi pourront la traverser. 
Autre chantier prévu cette année : la piétonnisation des cœurs de vie des 3e et 4e arrondissements. "A l’image de la vaste zone piétonne Montorgueil / Saint-Denis,  je pense que nous sommes en mesure de rendre, à très court terme,  l’essentiel du Marais aux piétons, en limitant le trafic automobile aux seuls riverains,  transports en commun et commerçants". (JS)

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