Pour l’édition 2017 de la biennale bordelaise d’architecture, urbanisme et paysage Agora*, qui s’est tenue du 14 au 24 septembre sur le thème "Paysages augmentés", l’architecte-paysagiste belge Bas Smets, commissaire de l’événement, avait choisi de reconstituer dans le Hangar 14 une "forêt" de 300 arbres en pots, destinés à être replantés ensuite dans le quartier Brazza, en plein renouvellement urbain. Cette forêt servait de cadre, notamment, à 40 maquettes de projets immobiliers et urbains.
Mais c’est davantage sur la perception de la métropole à hauteur d’humain qu’étaient axées les expositions : le paysage métropolitain filmé à vélo, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, par l’a-urba, l’expo photo de Vincent Monthiers sur les 41 futures stations du tramway, les installations vidéo de Bas Smets sur la relation entre l’homme et le paysage, filmée dans dix métropoles par Bêka&Lemoine et Christian Barani.
D’humain, il a également été question, le 23 septembre, au détour du débat "Que faire dans les 55 000 hectares ?" [d’espaces non bâtis de la métropole bordelaise]. Ce sera l’un des sujets du futur projet "Bordeaux 2030–2050" souhaité par Alain Juppé, maire (LR) de la ville et président de Bordeaux Métropole. Jacques Mangon, maire de Saint-Médard-en-Jalles et vice-président de la Métropole en charge de l’urbanisme réglementaire et de la gestion foncière, appelle, pour exploiter cette "richesse" non bâtie, à sortir du "logiciel défensif utilisé jusqu’à présent" et à "mettre la nature au cœur d’un projet de métropole durable, prospère et douce".
Bas Smets rappelle, lui, que l’on a "encore l’image de cette ville médiévale emmurée, entourée d’une nature qui nous donne des services écologiques de façon illimitée", alors qu’il faut faire du paysage "une façon d’organiser le territoire". Mais au fait, interroge Djamel Klouche (L’AUC), ne faudrait-il pas créer un lieu permanent pour porter et co-construire le projet, une plateforme où l’on discute de la "vision" métropolitaine ?
*Agora a été créée en 2004 pour "refléter, analyser et interpréter les évolutions majeures des grandes villes européennes". Elle a notamment eu pour thèmes "Métropoles millionnaires" en 2010 [Djamel Klouche], "Patrimoines" en 2012 [Marc Barani], et "l’Espace Public" en 2014 [Youssef Tohmé].