Du "sous-équipement" des gares routières françaises

Stratégies urbaines
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Avec la libéralisation des autocars longue distance en 2015, les trajets en "cars Macron" se sont multipliés en France. Si le modèle économique reste déficitaire, force est de constater que le trafic est "en pleine expansion", pour France Stratégie, qui a publié une note sur le sujet, fin juillet. De 6,2 millions de passagers en 2016, le trafic est estimé, pour cette année, entre 7,5 et 8,5 millions. D’ici 2030, ce sont entre 15 et 25 millions de trajets qui sont attendus.

Or, France Stratégie s’inquiète du "déficit d’équipement des gares routières dans les villes françaises", et propose "d’aménager voire créer des gares routières, qui constituent un facteur d’attractivité des villes et des territoires". En effet, notent les auteurs, sur les 204 points recensés, "l’éventail va du simple arrêt sur le trottoir – non sécurisé et sans aucun service ni signalétique – jusqu’à la véritable gare offrant certains services". Pour le lieu d’implantation des gares routières, on rencontre deux cas de figure. Installées au cœur des villes pour la plupart, elles bénéficient ainsi de la proximité des commerces et des réseaux urbains et ferroviaires. Construites en périphérie, elles peuvent permettre un gain de temps de parcours, sous réserve d’une bonne connexion avec un transport urbain (métro, bus, tram). Dans ce cas, des tarifs urbains attractifs devraient, selon l’étude, être proposés aux voyageurs des autocars, afin de ne pas annuler le bénéfice d’un déplacement interurbain low cost. Une gare routière connectée aux autres modes de transport et insérée dans un complexe commercial correspond aux exemples étrangers et aux attentes des usagers, relèvent en outre les auteurs. 

Comme en matière ferroviaire, il paraîtrait "logique que les opérateurs de lignes d’autocars financent la construction, l’entretien et le fonctionnement des infrastructures, au moyen d’un péage". La gouvernance des gares routières peut relever de plusieurs logiques : "celle de l’opérateur lorsqu’il est unique, de l’Autorité organisatrice de transports (AOT) lorsqu’il y a plusieurs opérateurs, ou encore des collectivités si l’on privilégie les questions d’urbanisme". Devant des intérêts parfois divergents, l’enjeu de co-construction et de gouvernance s’avère crucial et complexe. "Les villes doivent considérer ce sujet comme un facteur d’attractivité et concevoir de véritables pôles d’échanges multimodaux à haut niveau de services". La création d’une gare routière pourrait ainsi faire partie d’un appel à projets des transports collectifs en site propre (TCSP), suggère France Stratégie.

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Traits Urbains n°130/131 vient de paraître !

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