Tous les échelons institutionnels franciliens étaient réunis au siège du Forum métropolitain du Grand Paris, le 24 mai, pour lancer la "Consultation internationale sur le devenir des autoroutes, du boulevard périphérique et des voies rapides du Grand Paris". Jean-Yves Le Bouillonnec, nouveau président (PS) du Forum (depuis la démission, en avril dernier, de Jean-Marc Nicolle), en a profité pour remettre le livre blanc sur "les mobilités durables, intelligentes et optimisées à l’horizon 2030 en Ile-de-France" au préfet de la région, Michel Cadot, espérant que ce dernier "transmette nos intentions au gouvernement".
C’est dans le cadre de ce vaste chantier sur les transformations des mobilités régionales que le Forum, l’Amif (Association des maires d’Ile-de-France) et la ville de Paris ont initié cet appel à candidatures international sur les possibles mutations des autoroutes urbaines et voies rapides de la métropole. D’abord "pour mettre en cohérence les compétences" des multiples acteurs concernés par les mobilités, explique-t-on au Forum. "L’enchevêtrement des responsabilités" est un problème majeur, a confirmé, pour sa part, Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région. "On a tous un bout de compétence, et si on décide de faire, ça se fera !". Toutes les collectivités qui gèrent les infrastructures routières, dont les voiries, ont donc un rôle à jouer dans cette réflexion grandeur nature.
La consultation permettra de sélectionner quatre équipes pluridisciplinaires qui devront fournir des solutions liés au devenir des près de 800 km d’asphalte concernés ici. La passation des marchés doit se faire entre juin et septembre 2019, avec une notification auprès des équipes retenues à la mi-septembre 2019, selon le Forum. Difficile, pour l’heure, de savoir ce que va donner la démarche, d’après Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris en charge de l’urbanisme. On ne parle pas de projets concrets pour l’instant, mais plutôt de "stratégies à moyen et long termes".
Il s’agira de faire émerger, à partir des scénarios élaborés par les équipes retenues, "une matière commune", qui puisse servir de "socle" à la prise de décision publique, a expliqué Jean-Yves Le Bouillonnec. Et répondre aux "enjeux cruciaux que sont la lutte contre la pollution et les besoins de mobilités", dixit Valérie Pécresse.
Avant de faire travailler les équipes, il est indispensable, selon Valérie Pécresse, de disposer "d’un diagnostic partagé des données sur dix ans". Cette dernière est, par ailleurs, revenue sur les enjeux de la démarche. Déjà, "il faut réinventer la route, la sortir de son ostracisme" et ne plus l’opposer aux transports en commun. Le problème, a-t-elle insisté, c’est "l’autosolisme". Ensuite – à l’adresse de la ville de Paris, en référence à la piétonnisation des voies sur berges – "il faut mettre fin définitivement aux logiques non coopératives en matière de transport". Troisième enjeu : faire de la région Ile-de-France le "leader des mobilités en Europe". Rappelons que la région est engagée dans un programme d’expérimentations pour développer le covoiturage, voire la voiture autonome sur les pénétrantes autoroutières dans Paris. Et Jean-Louis Missika d’avertir sur cette "période difficile à venir", quand les automobilistes cohabiteront avec les voitures sans chauffeur, ou lorsqu’il faudra réinventer le modèle économique, alors que les villes "monétisent l’espace public grâce au stationnement".
Le comité de pilotage de ce 24 mai a permis, notamment, de définir le cahier des charges et d’effectuer un premier tour de table. "Celui-ci n’est pas achevé", a précisé Jean-Yves Le Bouillonnec. L’enveloppe budgétaire s’élève actuellement à près de 2,7 M€ (dont 1 M€ de la ville de Paris, 1 M€ de la région IdF, 200 000 € de l’Etat, et 150 000 € pour les trois départements – 93 / 94 / 95).
Rassemblés autour de l'avenir routier de la métropole
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