Richard Ferrand, rallié de la première heure à Emmanuel Macron, devient ministre de la Cohésion des territoires. Il récupère donc a priori les périmètres des anciens ministères des Collectivités territoriales, du Logement et de la Ville. Il faudra néanmoins attendre les décrets d’attribution pour connaître le détail des admnistrations placées sous sa tutelle. Le 17 mai, trois passations de pouvoir ont donc eu lieu pour le nouveau ministre. Richard Ferrand a expliqué qu’en créant ce grand ministère, le président de la République voulait se donner les moyens d’une "action publique plus cohérente et plus efficace", pour notamment "redonner confiance à des pans entiers du territoire, qui ont montré par leur vote leur sentiment de déclassement".
Face à Jean-Michel Baylet, qui l’a mis en garde contre des textes "imposés aux collectivités" plutôt que co-construits avec elles, le ministre s’est voulu rassurant, expliquant néanmoins que la co-construction impliquait "respect et fermeté" de la part du gouvernement.
Emmanuelle Cosse s’est targuée, en matière de logement, d’une situation "à la fois redressée et favorable en cette fin de quinquennat". La France connaît en effet, selon l’ancienne ministre, "les meilleurs chiffres de la construction depuis la crise de 2008, voire depuis des décennies pour certaines zones tendues comme l’Ile-de-France". Les sept textes majeurs concernant le logement votés ces cinq dernières années constituent selon elle "un ensemble solide et cohérent". Regrettant qu’il n’y ait pas, dans le nouveau gouvernement, de ministre de plein-exercice sur ce sujet, elle a appelé Richard Ferrand à "consolider l’édifice" construit durant le quinquennat, qui constitue "une fierté de la politique de la gauche".
"Je suis très à l’aise avec votre politique, que j’ai toujours votée" a répondu le nouveau ministre. Pour la suite, il indique n’avoir "aucune hâte à voter de nouvelles lois logement" : "nous avons pris l’habitude, j’y ai participé en tant que député, de voter des lois très bavardes, qui parfois se contredisent elles-mêmes". Il se prononce donc pour une "stabilité législative". Il a également répondu à Emmanuelle Cosse sur ses attributions, estimant qu’"il y a bien un ministre du logement de plein-exercie : c’est [lui]". "Concevoir la cohésion nationale sans y inclure le logement, ce n’était pas se donner les moyens d’une action publique cohérente et efficace".
Patrick Kanner, qui, comme Jean-Michel Baylet, aurait "rêvé d’un grand ministère rassemblant territoires, logement et ville", a enjoint au nouveau ministre de "trouver 4 Md€ supplémentaires" pour l’Anru, en plus des 5 Md€ prévus et "du milliard ajouté cette année" à son budget. Un engagement qu’avait pris le nouveau président de la république.