Paris : le futur quartier Bruneseau dévoilé

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La Ville de Paris, qui a lancé, avec la Semapa l’appel à projets Inventer Bruneseau, a annoncé le 11 mars avoir choisi le groupement de promoteurs composé de AG Real Estate, Icade, Les Nouveaux Constructeurs (mandataire) et Nexity, associé au spécialiste du commerce Frey, pour la réalisation d’un ensemble urbain de 95 000 m2 dans le 13e arrondissement, faisant "le lien entre Paris et Ivry-sur-Seine", la commune voisine. Un projet dessiné par Hardel Le Bihan, Youssef Tohmé Architects, Adjaye Associates et Buzzo Spinelli Architecture, et qui fera de Bruneseau "le premier quartier décarboné de France".

Entre voies ferrées et usine d’incinération des déchets, enjambant le périphérique, le quartier Bruneseau est moins un quartier qu’une masse de contraintes. C’est là qu’émergeront, d’ici 2024, de part et d’autre d’une "allée Paris-Ivry", 25 000 m2 de bureaux, 50 000 m2 de logements et 20 000 m2 de commerces et d’activités. Une continuité urbaine dont la ville a bien besoin.

"Le projet est parti de la contrainte du périphérique pour penser un espace public et des bâtiments adaptés. Tous les bâtiments seront construits de manière à ce qu’ils aient un accès direct au périphérique lorsqu’il deviendra un boulevard urbain apaisé. Ils animeront alors la rue. A Bruneseau, des espaces seront créés en dessous, au-dessus et au bord du périphérique pour remettre de la vie dans cet espace aujourd’hui uniquement consacré à l’automobile", explique la mairie de Paris dans un communiqué.

Quartier décarboné

Le projet Nouvel R a également été choisi, a expliqué le jury, pour son ambition environnementale, à la fois en termes de production d’énergie, de réduction de l’impact carbone des bâtiments, de maîtrise des consommations sur le long terme et de qualité de l’air. "L’ambition environnementale du projet Bruneseau est la plus élevée en l’état actuel des possibilités de construction : réaliser le premier quartier totalement décarboné de France et diviser par cinq l’empreinte carbone liée aux bâtiments" par rapport à la moyenne parisienne, décrit le groupement lauréat. Cette ambition de certification relative au nouveau label E+C-, pilotée par Elioth, sera rendue possible par l’utilisation massive de bois dans les planchers, et par une production d’énergie locale "à un niveau jamais atteint sur un projet urbain de cette envergure : 65 % de l’énergie consommée dans le quartier sera en effet soit renouvelable soit de récupération, et 50 % sera produite sur place". 

"Première mondiale", le projet s’appuie sur des tours hautes avec des planchers en bois. À l’échelle du quartier, deux tiers des éléments structurels seront en bois, "en priorité français", précise la Ville. Le projet s’appuiera également sur l’installation massive de panneaux solaires sur les toitures existantes du quartier pour l’alimenter en énergie. Le projet se veut également "fortement végétalisé" grâce à des espaces verts implantés au sol, sur les terrasses et les toitures. Et pour palier aux risques sur la qualité de l’air, si près d’une autoroute urbaine et d’un incinérateur, "un dispositif de purification de l’air a été pensé à la fois pour l’intérieur des bâtiments et l’extérieur. Les terrasses et espaces publics situés à proximité du périphérique auront des dispositifs dédiés d’assainissement de l’air", précisent les autorités.

"Logement à vie" et "villages verticaux"

Le futur quartier offrira différents types de logements : résidences pour étudiants ou seniors, logement privé pour familles, et "logement à vie", un dispositif développé par le gestionnaire d’actifs La Française, qui "permet de créer des logements très accessibles, entre la vente et la location", se réjouit la Ville, qui précise que "cette offre de logements privés vient compléter l’offre de logements sociaux et privés développée par la Semapa dans le reste du secteur Bruneseau et notamment le long du boulevard Jean Simon, où sont également en chantier les équipements publics du secteur et à terme un jardin public de proximité".

Afin de "neutraliser les surcharges liées aux règles de sécurité" inhérentes aux immeuble de grande hauteur, plusieurs dispositifs sont mis en œuvre. Outre la gestion optimisée de l’énergie, les concepteurs ont imaginé "des programmes économiques implantés en toiture, appartenant aux copropriétaires et dégageant des loyers compensant les charges", ou encore la "présence dans les bâtiments des structures de gestion des logements seniors et étudiants venant assumer une part importante des charges".

La programmation des immeubles de grande hauteur est conçue "comme autant de villages verticaux" : espaces communs, programmation mixte, espaces végétalisés, flexibilité des appartements. Des espaces de coworking et hôtels sont également prévus. Des artisans viendront s’installer dans le bâtiment existant sur site de la Cité Kagan, afin de "donner une nouvelle vie" à cet espace. "A terme, des milliers de m2 seront ouverts à coût modéré pour des artisans et petites structures et permettront d’animer ce quartier". La Ville souhaite également que des espaces festifs s’installent, en plus des commerces et services de proximité.

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