Valérie Pécresse, présidente (LR) de la Région Ile-de-France et du Stif, entourée de représentants de la RATP et de la SNCF, a réuni la presse, le 30 mai, pour faire le point sur "la situation critique" du RER B et "les résultats catastrophiques" observés sur la partie Sud du réseau notamment, au courant du mois de mars. Plus largement, la ligne connaît une aggravation des irrégularités depuis le début de l’année 2017, avec un taux de régularité de 76 % sur la branche Saint-Rémy et de 63 % côté Plessis-Robinson, contre près de 90 % auparavant.
Si la RATP et la SNCF admettent que les problèmes sont inhérents à la vétusté du réseau, les opérateurs indiquent que les dysfonctionnements répétés constatés ces derniers mois sont liés aux travaux en cours du Grand Paris Express, réalisés sous la gare d’Arcueil-Cachan. Et en particulier au ralentissement nécessaire des rames du RER B au niveau de la gare val-de-marnaise. Ainsi, pour sécuriser le chantier du GPE – et la création des trois galeries souterraines qu’il suppose pour se connecter à l’actuel réseau – la vitesse du RER a été réduite à 30 km/h sur 500 m et la priorité a été donnée aux trains omnibus. En maintenant une fréquence de 20 trains par jour et par sens – choix "approuvé" par Valérie Pécresse – les opérateurs ne se sont laissés que très peu de marge de manœuvre en cas d’incidents. Avec ce ralentissement, "chaque incident, une caténaire qui lâche, un malaise voyageur ou un colis suspect, dérive". Dans ces conditions, la boule de neige grossit, souligne la RATP.
Le Stif appelle la SGP à coopérer
Alors "quelles leçons en tirer ?", interroge la présidente du Stif, sachant que les travaux du GPE dureront encore dix ans et que 29 des 68 gares prévues sont en interconnexion avec l’infrastructure existante. "Il n’est pas possible que les travaux du GPE viennent pénaliser le quotidien des Franciliens", assure-t-elle, s’étonnant, par ailleurs, que le Stif n’ait jamais été associé à la Société du Grand Paris dans l’organisation des chantiers du futur supermétro. Pour les prochains travaux du GPE, "la SGP et le Stif devront se coordonner", ne serait-ce que pour "sanctuariser les heures de pointes" et déterminer la meilleure stratégie à adopter, en concertation avec les associations d’usagers, entre l’interruption de circulation le week-end ou la limitation de vitesse en semaine.
Sur le RER B, un retour à la normal est prévu pour novembre. En attendant, la RATP travaille sur la possibilité d’augmenter la vitesse sur la portion concernée par le chantier du GPE, pour agrandir la marge de manœuvre en cas d’incidents. La SNCF, de son côté, dit faire son maximum pour rattraper le retard pris pendant 30 ans, en s’attelant à la rénovation du réseau Paris Nord, à la modernisation du système électrique à Gare du Nord, au renouvellement des voies, au remplacement des postes d’aiguillages (un seul, contre huit actuellement d’ici août 2018).
Irrégularités sur le RER B : le Grand Paris Express mis en cause
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