Intermodale, multi-services, confortable et adaptée aux modes de déplacements actuels mais également futurs… La gare de demain rassemble bon nombre de problématiques urbaines, auxquelles le Stif et la Société du Grand Paris (SGP) tentent de répondre. A leur initiative donc, une matinée d’échanges a été organisée à la Philharmonie de Paris, le 21 juin, sur le thème "Nouvelles gares d’Ile-de-France : intermodalité et espace(s) public(s) à l’heure du Grand Paris Express". Tandis que deux tiers des futures gares du Grand Paris Express seront en connexion avec l’infrastructure existante, la rencontre a été l’occasion de prendre conscience collectivement – et de rappeler aux élus franciliens aussi – de l’importance d’anticiper au mieux les usages en matière de mobilités. Au risque de louper le coche. Objectif : "offrir aux usagers des conditions d’accès et de correspondance sûres, efficaces et confortables, dès la mise en service du nouveau métro, entre 2022 et 2030", soulignent le Stif et la SGP.
Mais d’ici à ce que le GPE soit en service, il s’agit d’abord, selon Valérie Pécresse, de maintenir les transports du quotidien des Franciliens. D’après la présidente du Stif, les dysfonctionnements sur le réseau, à l’instar de ceux ayant eu lieu en début d’année sur le RER B, conséquences indirectes des travaux du GPE en souterrain dans la gare d’Arcueil-Cachan (cf. DIF 10301–1302), ne se reproduiront plus, puisque désormais, "le Stif sera associé" à l’organisation et à la gestion des chantiers, et prendra part au fameux dilemme : couper la circulation les week-end ou ralentir le trafic la semaine. Valérie Pécresse pencherait plutôt pour la coupure de fin de semaine. A suivre…
Bref, le Stif et la SGP l’assurent, ils travaillent ensemble "pour préparer l’aménagement des espaces publics autour des 68 futures gares et stations". Dans cette optique, la SGP a lancé la démarche "Atelier des places du Grand Paris" pour étudier les besoins des voyageurs et définir de grands principes d’aménagement (à la tête de cette mission, l’agence d’architecture et d’urbanisme TVK). Valérie Pécresse, "ravie de voir unis pour la même cause les acteurs du transports", pour faire de l’Ile-de-France "une région réconciliée et conquérante", rappelle le rôle qu’occupe le Stif dans ces grands projets de transports. Et l’"effort financier très important" du Syndicat. "Nous ne ferons pas que l’appoint, car pour modifier les gares, il faut agir à l’échelle de l’infrastructure". Imaginant la gare de demain comme "un hub, un lieu de vie, qui fait gagner du temps", le Stif – et la Région – "investiront 3 Md€ d’ici à 2025 pour construire les nouvelles gares d’Ile-de-France avec des stations-bus, des parcs Relais, des Véligo et tous les équipements intermodaux". Investissements qui, selon la présidente, justifient notamment la seconde hausse à venir du Pass Navigo (cf. ci-contre), au 1er août. "L’ardoise de 300 M€ laissée par l’exécutif précédent n’a pas été payée par les voyageurs, mais par les entreprises, comme je m’y étais engagée", assure-t-elle. En revanche, les usagers payent "les 700 nouvelles rames qui seront commandées à la fin de l’année 2017 pour une arrivée en 2021" et "les nouveaux services", à venir. Par ailleurs, "il manque 1,5 Md€ pour financer les interconnexions des gares Saint-Denis Pleyel, La Défense et Champigny", rappelle Valérie Pécresse.
La matinée a également permis d’échanger sur la politique de la ville durable menée à Copenhague et plusieurs architectes sont venus donner la vision qu’ils avaient de la gare de demain (Frédéric Bonnet, Pierre-Alain Trevelo, etc.). A l’issue de cette matinée, Philippe Yvin, président du directoire de la SGP "garde en tête le calendrier", mais retient aussi la nécessité de "prendre son temps". Le temps "de la réflexion et la concertation", ne serait-ce que parce que "la mobilité sera touchée par la révolution numérique". (JS)
Le Stif et la SGP planchent sur les gares de demain
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